- « Comment dit-on « colonisation » en arabe ? » a demandé Salim Djaferi à sa mère.
- « Koulounisation » a-t-elle répondu.
Ainsi démarre cette drôle d'enquête, une aventure linguistique tendue entre deux pays de chaque côté de la Méditerranée, sur le fil de l'Histoire. En Algérie, Salim Djaferi a récolté autant de récits intimes que de points de vue sur cette période qu’il a du mal à nommer. Tandis que l'on parle ici de la « Guerre d'Algérie », là-bas tous les ouvrages se trouvent au rayon « Révolution algérienne » des librairies. Quelles traces de l'Histoire sont portées par ces mots ? Sur scène, l'artiste déroule un fil de définitions peu à peu déplacées par la colonisation. Mais après les mots, le réel, violent, intervient : du sang, des effondrements. Un autre langage, plastique et visuel, s'invite et complète cette reconstitution de la mémoire.
Elsa Kedadouche

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Rencontre : "Désobéissances sémantiques"
Le mardi 30 avril après le spectacle
Avec :
Adeline Rosenstein, metteuse en scène, comédienne et autrice, elle a collaboré à la dramaturgie de Koulounisation
Ayoh Kré, artiste travaillant à partir d'enquêtes documentaire sur des situations de l’histoire coloniale et contemporaine
Louisa Yousfi, journaliste, militante décoloniale et autrice de Rester barbare
Salim Djaferi, auteur et metteur en scène
Nathalia Kloos, modératrice

Entrée libre.
Réservation conseillée auprès de l'accueil : accueil@theatre-bastille.com